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Revue de Presse temporaire

A Paris, le foisonnement des églises évangéliques "ethniques"

(AFP) A côté des églises traditionnelles qui ne cessent de perdre des fidèles, les communautés évangéliques extrêmement diverses foisonnent en France, un grand nombre d’entre elles étant issues de l’immigration et présentes surtout dans les banlieues.

Selon Jean-Arnold de Clermont, président de la Fédération protestante qui englobe certaines d’entre elles, ces communautés seraient près d’un millier et extrêmement hétérogènes.

"Ce qui rapproche les évangéliques, explique-t-il, c’est une lecture directe de la Bible. Luthériens et calvinistes ont eux, une lecture plus critique".

Les communautés qui connaissent la plus forte expansion sont les églises ethniques, la plupart du temps indépendantes et qui réunissent, souvent dans des entrepôts de banlieue, des foules de fidèles.

Les plus nombreuses sont antillaises et africaines mais il y a aussi les églises asiatiques, nées le plus souvent de l’évangélisation des missionnaires européens et qui connaissent, chez les nouveaux migrants, une ferveur renouvelée.

Les églises évangéliques ne sont pas toutes, pour autant, ethniques. "Etre évangélique, explique le pasteur Stéphane Lauzet, ce n’est pas appartenir à une Eglise, c’est un courant transversal, qui existe dans beaucoup de communautés protestantes. C’est une sorte de Réforme dans la Réforme". Il existe des communautés "évangéliques" très anciennement implantées comme les baptistes dans le Nord. En tout, une soixantaine de dénominations (méthodistes, baptistes, pentecôtistes etc...).

Selon le pasteur Majagira Bulangalire, qui s’occupe de la CEAF (communauté d’Eglises d’expression africaine en France) au sein de la Fédération protestante, les fidèles viennent retrouver dans ces églises la chaleur de leur culture.

"Nos églises, dit-il, sont multiculturelles. Notre liturgie est africaine, dans la mesure où elle est plus vivante et où le chant et la musique occupent une beaucoup plus grande place que le prêche".

"On chante du gospel, dit-il, mais aussi du rap, du reggae, de la rumba", soulignant la très forte proportion des jeunes dans leurs communautés.

"L’accueil est primordial chez nous, ajoute-t-il. Les gens, perdus dans la jungle des villes, se retrouvent ensemble et nos églises organisent repas et activités sociales".

Selon M. Bulangalire, il existerait entre 5 et 600 communautés évangéliques africaines et antillaises en France, dont environ 250 en région parisienne.

Seulement une trentaine de ces communautés sont rattachées à la Fédération protestante, soit 7 à 8.000 fidèles et sept communautés sont en période probatoire. Car, pour reprendre l’expression d’un jeune pasteur malgache, "il est souvent difficile de séparer le bon grain de l’ivraie", nombre de ces communautés ayant des pratiques plus ou moins douteuses, notamment en matière financière.

La CEAF croule sous les demandes d’adhésion, mais "on est vigilant", dit M. Bulangalire. Pour être admis au sein de la famille protestante, explique-t-il, il faut souscrire à trois conditions, outre l’acceptation de la charte de la Fédération : que la communauté soit dirigée par un conseil presbytérial, qu’elle soit reconnue juridiquement par la loi de 1905 et qu’elle ait des finances transparentes.

En échange de ce sang neuf, la Fédération protestante offre protection juridique et formation des prêtres à ces communautés encore souvent isolées.

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