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Questions Essentielles

Vie religieuse

Y a t-il une vocation au célibat ?

L’Eglise impose t-elle le célibat au prêtre, religieux...et les privant ainsi d’une joie unique de notre existence ?

Il est peut être bon de réfléchir un moment au sens profond de la vie de chacun : quand un être se marie est-ce pour se fondre dans le conjoint ? quand il devient parent, est-ce pour identifier l’enfant à ce qu’il est lui ? a priori non...

Cela signifie que toute vie humaine fait l’expérience d’une certaine solitude ; une expérience bonne puisqu’elle permet de mesurer qui je suis, de prendre du recul. Dans la foi, une telle expérience, le Christ le montre, est aussi essentielle. Ici la solitude ne rime plus avec abandon, détresse mais avec la conscience d’être unique aux yeux du Créateur. « Unique tu m’as fait, unique je reste pour toi ! ».
C’est ainsi que Jésus, à son baptême, entends la voix du Père dire : « Tu es mon fils bien-aimé ; en toi, tout mon amour ». Le célibat est la réponse de l’être humain à cet amour immense, infini du Père dans la certitude que le petit « verre » de ma vie, même s’il reste « vide » des aspirations légitimes de la vie, sera rempli de façon surabondante par les dons que l’Esprit lui fera dès maintenant. Seul l’amour que le Père me porte peut donner le sens de ma vie.

Le célibat est donc avant tout le moyen excellent de se donner à l’Evangile répondant ainsi à l’invitation du Christ : « Cherchez d’abord le Royaume et la justice et tout le reste vous sera donné par surcroît. » (Mt 6, 33).
Le célibat ce n’est pas vivre rabougri, ratatiné et comme dans une vie étriquée, pépère. C’est accepter le choix que le Christ fait de moi pour vivre sa propre vie : entièrement donné au Père , dans l’union profonde d’un cœur sans cesse tourné vers Lui (dans le cloître matériel d’un monastère ou celui invisible du cœur) et sans cesse tourné vers les hommes à aimer, car le Christ est l’Ami des homme

Le Christ n’a vécu que pour une seule chose : annoncer la bonne nouvelle de l’amour miséricordieux de son Père tellement qu’il en a fait sa nourriture (Jean 4, 34). « Lorsqu’il vit les foules, le Christ en eût pitié parce qu’elles étaient comme des brebis sans berger » (Marc 6, 34). C’est aussi l’expérience d’un homme comme Paul : « Malheur à moi si je n’évangélise pas » (1 Co 15-18) ; l’Evangile, le Christ ressuscité, est une telle puissance spirituelle qu’il ne peut qu’engendrer la passion chez celui qui veut s’y consacrer et pousser, comme les douze apôtres à tout laisser pour suivre, aimer et servir Jésus dans son Eglise et dans le monde . Voici une extrait un texte du Pape Paul VI (Sacerdotalis coelibatus n° 29) : « (le Christ) s’étant consacré tout entier à la volonté de son Père (Jean 4, 34 ; 17,4) ... introduit dans le temps et dans le monde une forme nouvelle, sublime de vie qui transfigure la condition terrestre elle-même de l’humanité (Galates 3, 28).

Il y a deux formes de célibat. Celui qui est la conséquence du vœu de chasteté par lequel un être humain s’engage de lui-même à n’avoir que le Père pour unique nécessaire. C’est une démarche de la personne qui voue sa vie au Christ. L’autre célibat est celui que l’Eglise demande aux candidats au ministère presbytéral en vue du service total de l’Eglise. Dans ce deuxième cas, la célibat n’est pas une exigence qui vient de la personne, même si elle doit réfléchir pour savoir si elle est capable d’y répondre, c’est l’Eglise qui, dans sa sagesse, le lui demande. Une telle règle du célibat lié au ministère presbytéral n’est pas une loi divine pas plus qu’une loi universelle même dans l’Eglise catholique (des Eglises orientales en union avec Rome ont gardé la possibilité du mariage pour les candidats au ministère presbytéral). Jusqu’à maintenant l’Eglise catholique latine (occidentale) n’a pas voulu revenir sur cette loi parce qu’elle y trouve une très grande richesse de vie spirituelle et de disponibilité à l’Eglise pour ses prêtres et ses évêques. Mais elle pourrait tout aussi bien revenir sur cette décision qui ne dépend que d’elle. La décision ne s’est généralisée qu’en 1215... non sans mal !

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime... je ne vous appelle plus serviteurs mais amis ! Ce n’est pas vous qui m’avez choisi mais c’est moi qui vous ai choisis et établi afinnque vous portiez du fruit et que votre fruit demeure » (Jean 15, 15, 16). Porté par une telle assurance de vie , de dynamisme et de fécondité celui qui se lancerait à la suite du Christ dans le célibat n’a plus rien à craindre ! « Pour moi, vivre , c’est le Christ ! Ce n’est plus moi qui vis mais c’est le Christ qui vit en moi ! » (Galates 2, 20)

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