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Questions Essentielles

Historicité du Christ et des Evangiles

Les évangiles : 2000 ans d’imposture ?

Retour en 7 points sur l’authenticité des Evangiles

Un certain nombre d’intellectuels contemporains affirment que les Evangiles sont une imposture. Selon eux, les disciples auraient tout inventé pour fonder, à leur manière, leur propre religion : Jésus n’aurait pas fait de miracles, ne serait pas ressuscité, il n’aurait pas promis la vie éternelle et, bien sûr, n’aurait jamais dit qu’il était le Messie.

Cette hypothèse est possible, mais peu probable.

Possible, parce qu’effectivement nous n’avons pas de preuves sûres à 100% que les disciples de Jésus ne nous aient pas raconté des bobards. Toute la valeur des Évangiles repose sur leur bonne foi, ainsi que sur celle des premiers chrétiens (plusieurs milliers quand meurt Jésus).

Mais cette hypothèse reste peu probable. Pourquoi ?

- 1. Parce que les disciples n’auraient jamais imaginé un Messie aussi différent de l’idée que les Juifs s’en étaient fait

— Un Messie qui est Dieu ? Impensable ! Les juifs n’auraient jamais imaginé que le Messie allait être Dieu lui-même. Toute l’histoire du « peuple élu » est marquée par la crainte du Dieu Eternel et Tout-puissant qui s’était révélé à Moïse comme « Celui qui est » (Ex 3, 14) et avait condamné gravement toutes les idolâtries présentes à cette époque dans ces régions (Ex 20, 2-7). Rappelez vous que les juifs n’osaient pas même prononcer, ni écrire le nom de Dieu ! Pour dire « Dieu », - ou plutôt, pour éviter de le dire, ils utilisaient un « tétragramme », c’est-à-dire une sorte de sigle formé par quatre consonnes, JHWH, et donc imprononçable ! Cela explique d’ailleurs pourquoi la plupart des disciples ont mis plus de deux ans pour oser reconnaître la divinité de Jésus, malgré tous les miracles les plus ahurissants auxquels ils avaient assisté (Mt 16, 16-17 ; Jn 14, 8-10 ; Jn 20, 25-29).

— Un homme de paix, prêchant le pardon et la miséricorde ? Jamais ! Le peuple juif attendait un leader politique, une brute épaisse qui allait faire d’Israël la plus grande puissance du monde ! Toutes les sources historiques témoignent de cette attente : Tacite, un historien latin à cheval sur le premier et le deuxième siècle, affirme dans ses Historiae que « Beaucoup étaient persuadés (...) que de Judée allaient venir les dominateurs du monde ». Suétone, autre historien latin de la même époque, écrit sensiblement la même chose dans sa Vie de Vespasien. Flavius Joseph, aussi. Toutes ces sources historiques montrent clairement qu’un siècle après la mort du Christ, les juifs attendaient encore la venue du Messie et que ce Messie devait être avant tout un grand chef militaire !

— Un Messie qui « transgresse » certaines normes religieuses juives, comme celle du repos absolu le jour du Sabbat ? Ils n’auraient jamais osé ! La plupart des juifs de l’époque, et particulièrement les pharisiens et les docteurs de la loi, suivaient avec une rigueur méticuleuse l’ensemble des préceptes issus du Décalogue. Cet acharnement à respecter les moindres normes de la loi était motivé par l’orgueil de faire partie du « peuple élu » au moment où ce dernier était aux mains d’un envahisseur païen et idolâtre. Le peuple juif mettait son honneur national à combattre les moindres hérésies et écarts par rapport à la loi, comme en témoigne Saint Paul, après sa conversion : « Vous avez certes entendu parler de ma conduite jadis dans le judaïsme, de la persécution effrénée que je menais contre l’Église de Dieu et des ravages que je lui causais, et de mes progrès dans le judaïsme, où je surpassais bien des compatriotes de mon âge, en partisan acharné des traditions de mes pères. » Gal 1, 13-14

- 2. Parce qu’en proclamant leur foi dans le Christ, les disciples signaient leur condamnation à mort

Encore une fois : professer la divinité de Jésus était un blasphème très grave. Pour un juif, cela méritait la peine de mort... C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Jésus a été condamné : sommé d’affirmer son identité, il avait « avoué » être le Fils de Dieu (Mt 26, 63-64). Le même sort sera réservé plus tard aux disciples : ils seront tous tués.

Les disciples étaient donc suicidaires ? Jésus les avait pourtant prévenus : « On portera les mains sur vous, on vous persécutera, on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous traduira devant des rois et des gouverneurs à cause de mon Nom, et cela aboutira pour vous au martyr. (...) On fera mourir plusieurs d’entre vous, et vous serez haïs de tous à cause de mon nom. » (Lc 21, 12-19).

En fait, ils n’étaient absolument pas suicidaires : s’ils n’avaient pas peur de la mort, c’est tout simplement parce qu’ils avaient été les témoins de la résurrection du Christ ! Ces hommes qui avaient lâchement abandonné Jésus lors de sa passion, étaient désormais capables d’affronter la mort, parce qu’ils avaient vu et touché le Christ ressuscité (Jn 20, 24-25). Dès lors, les promesses du Christ prenaient tout leur sens : « Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt Celui qui peut perdre dans la géhenne à la fois l’âme et le corps. (...) Celui qui voudra garder sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la retrouvera. » (Mt 10, 28-39) ou encore : « Mais pas un cheveu de votre tête ne se perdra. C’est par votre constance que vous sauverez vos vies ! » (Lc 21, 18-19).

- 3. Parce que les Évangiles dépeignent abondamment les défauts des disciples

Si les disciples avaient inventé les Évangiles, ils se seraient présentés comme des modèles, des exemples à suivre... comme l’ont fait la plupart de ceux qui ont fondé une religion. Mais les Évangiles racontent au contraire des détails très embarrassants sur les disciples : à plusieurs reprises, on voit Jésus les réprimander vertement : « Engeance incrédule et pervertie, jusques à quand serai-je avec vous ? Jusques à quand devrais-je vous supporter ? » (Mt 17,17). Ou encore : « Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi ? » (Mt 8, 26).

Simon-Pierre est un homme colérique, orgueilleux. Lorsque Jésus annonce sa passion, il s’élance contre Jésus : « Jamais, Seigneur ! Non, cela ne t’arrivera pas ! » Et Jésus, lui répond : « Passe derrière moi, Satan ! tu me fais obstacle, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes ! ». (Mt 16, 22-23) Beau début pour le premier Pape...

Quelques heures avant sa passion, Jésus annonce aux disciples qu’ils vont tous l’abandonner (Mt 26, 31). Mais Pierre se targue qu’il sera fidèle, qu’il est même prêt à mourir pour lui. Et la prophétie s’accomplit lamentablement quelques heures plus tard : les disciples s’enfuient, Judas trahit, Pierre renie. Si les disciples avaient inventé les Évangiles, pensez-vous vraiment qu’ils se seraient décrits ainsi ?

- 4. Parce que les disciples n’auraient rien gagné à inventer l’Évangile.

Depuis qu’Adam et Ève ont mangé du fruit interdit, le monde est plus souvent gouverné par les passions que par la raison. Celui qui veut gagner en popularité doit toujours prendre en compte le trio gagnant du sexe, du pouvoir et de l’argent. Mais la religion fondée par le Christ échappe pourtant à cette règle. Elle ne propose ni compensation, ni repos, ni plaisirs. Les disciples étaient-ils masochistes ? Non. Ils avaient tout simplement découvert la règle d’or : il y a plus de joie à aimer Dieu et son prochain qu’à chercher son propre plaisir personnel.

— Le sexe ? Dans les Béatitudes, Jésus affirme : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. » (Mt 5, 8). A propos du mariage, il prétend qu’il n’est pas permis aux hommes de divorcer pour se remarier avec une autre femme. Les disciples sont surpris : « Si telle est la condition de l’homme par rapport à sa femme, il vaut mieux ne pas se marier. » (Mt 19, 10). Que fait Jésus ? Il surenchérit en prêchant l’abstinence pour ceux qui voudront le suivre ! « Certains renoncent à se marier à cause du Royaume des cieux. Que celui qui peut accepter cet enseignement l’accepte ! » (Mt 19, 12). Mahomet avait permis aux hommes de posséder jusqu’à quatre épouses, sans compter les concubines. Lui-même, d’ailleurs, avait reçu « par permission divine » le droit d’en avoir neuf. Mais le chrétien ne jouit pas des mêmes droits... et considère même le célibat, sans déprécier le mariage, comme un bien ! (1Co 7, 1)

— Le pouvoir ? Tout l’Evangile ne parle que d’amour et de service : il faut aimer ses ennemis, prier pour ceux qui nous persécutent, ne pas juger son prochain et accepter de porter sa croix : « Si quelqu’un veut venir avec moi, qu’il cesse de penser à lui-même, qu’il porte sa croix chaque jour et me suive. » (Lc 9, 23). Jésus, à maintes reprises, corrige ses disciples qui recherchent les privilèges du pouvoir : « De quoi discutiez-vous en chemin ? "Eux se taisaient, car en chemin ils avaient discuté entre eux qui était le plus grand. Alors, s’étant assis, il appela les Douze et leur dit : " Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous. " » (Mc 9, 33-35). « Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé. » (Mt 23,11). « Ainsi de vous ; lorsque vous aurez fait tout ce qui vous a été prescrit, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles ; nous avons fait ce que nous devions faire. » (Lc 17, 10). Quelques heures à peine avant sa passion, Jésus donne un dernier exemple à ses disciples : il s’habille en esclave et se met à leur laver les pieds, car « un serviteur n’est pas plus grand que son maître et un envoyé n’est pas plus grand que celui qui l’envoie. » (Jn 13, 17). Si les disciples avaient inventé l’Evangile de toute pièce pour s’emparer d’un nouveau pouvoir religieux, croyez-vous vraiment qu’ils auraient fait un programme politique aussi humiliant ?

— L’argent ? Mais encore une fois, le Christ n’a cessé de prêcher le détachement des richesses matérielles : « Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la mite et le ver consument, où les voleurs percent et cambriolent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel » (Mt 6, 19-20). Les premières communautés chrétiennes, après la mort et résurrection du Christ, choisissent de vivre ce détachement des choses matérielles comme en témoignent les Ecritures : « Tous les croyants ensemble mettaient tout en commun ; ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et en partageaient le prix entre tous selon les besoins de chacun. » (Ac 2, 44-45). Si c’était pour gagner de l’argent que les disciples avaient inventé l’Evangile, gageons qu’ils n’ont pas dû faire fortune rapidement !

- 5. Parce que si Jésus n’était pas le Messie, qui sera-t-il ?

On estime que les plus anciens livres de la Bible (le Pentateuque) ont été écrits vers l’an 1500 avant JC. L’histoire du peuple juif a ensuite été rythmée par une grande production littéraire, jusqu’à la venue du Christ : pas moins de 43 livres en 1500 ans, soit une moyenne d’environ 1 livre tous les 35 ans. Dans ces livres, on trouve plus de 300 allusions prophétiques sur la venue du Messie. Or, après le Christ, cette production littéraire sacrée s’est soudain tarie. Plus une seule révélation, plus une seule prophétie, plus un seul livre sacré depuis plus de deux mille ans... Au temps de Jésus, la venue du Messie devait être imminente : tous l’attendaient. Les prophéties ne se sont-elles donc pas accomplies ? Après deux mille, on est en droit de se poser la question : si Jésus n’est pas le Messie attendu, qui donc était-ce ?

• 1ère hypothèse : vers l’an 44, un « prophète » du nom de Theudas a dirigé une révolte contre l’occupation romaine. Beaucoup pensèrent qu’il s’agissait enfin du Messie. Mais il est mort dans la bataille et sa tête fut ensuite portée comme un trophée par les Romains jusqu’à Jérusalem. On n’a plus jamais entendu parler de lui.

• 2ème hypothèse : en l’an 52, un juif égyptien dont on a perdu le nom, a déclenché une répression violente contre les Romains, aux alentours de Jérusalem. Mais la rébellion fut de courte durée. 400 juifs périrent au combat, et les Romains l’emportèrent encore une fois. On n’a pas retrouvé son corps. Aucune église n’a surgi de ce nouveau soi-disant messie.

• 3ème hypothèse : en l’an 132, un certain Bar Kokheba - ce qui signifie « Fils de l’étoile » en araméen - réussit à chasser les Romains de Jérusalem. Akiba le Grand, le chef religieux le plus important de cette époque, reconnut publiquement qu’il était le Messie. Mais peu de temps après cela, une contre-offensive romaine chassa Bar Kokheba et ses troupes ; les docteurs de la loi le renièrent ; Bar Kokheba disparut, sans laisser aucune trace d’une nouvelle église ou d’un nouveau royaume.

- 6. Parce que tout l’Évangile est une apologie de la vérité.

Si les disciples de Jésus avaient réinventé les Evangiles, ils devaient être vraiment schizophrènes car toute la religion chrétienne n’est qu’une apologie de la vérité. Car le disciple du Christ part du principe qu’il ne faut pas avoir peur de la vérité. C’est pourquoi Saint Jean écrit dans son Evangile : « Quiconque, en effet, commet le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière, de peur que ses oeuvres ne soient démontrées coupables, mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, afin que soit manifesté que ses oeuvres sont faites en Dieu. » (Jn 3, 20-21). Et saint Matthieu : « Tout ce qui est caché sera découvert, et tout ce qui est secret sera connu. » Mt 10, 26

Les ennemis de l’Eglise aiment réécrire l’histoire et présenter les chrétiens comme des personnes bornées, peu ouvertes au dialogue et parfois même machiavéliques. Dans certains livres d’histoire, toute l’histoire de l’Eglise est souvent caricaturée et réduite à l’inquisition et aux croisades. Mais ce n’est pas juste. Bien sûr, en tant qu’organisation humaine, l’Eglise a eu aussi ses faiblesses au cours des siècles. Mais il ne faut pas oublier que la culture chrétienne a été le berceau de la culture occidentale : qui s’est distinguée particulièrement dans les arts, les sciences et la philosophie. Pourquoi cela ? Précisément parce que la foi chrétienne contient un regard positif sur l’homme et sur le monde qui permet, mieux que toute autre culture, l’essor des talents humains.

Remarquez bien une chose fondamentale : le menteur cache, dissimule ; comme un magicien, il doit masquer ses tours de passe-passe. Si vraiment les disciples avaient inventé les Evangiles, ils auraient sans doute fait ce qu’ont fait d’autres religions : interdire toute étude critique, mettre à mort les théologiens qui en savent trop et convertir les peuples par la force. Mais l’Eglise est la première à encourager les études critiques de la Bible. Les disciples n’ont pas utilisé la guerre pour convertir les peuples, mais l’amour. A Rome, ils se sont fait tuer par milliers, pour avoir partagé le trésor de leur foi. Et la plupart du temps, ils mourraient en priant pour les hommes qui les mettaient à mort. Et c’est ainsi que ROMA, la ville la plus puissante du monde ancien, s’est finalement convertie en AMOR, la ville du rayonnement de l’amour de Dieu pour l’humanité.

- 7. Parce que les attaques contre l’Evangile accomplissent en fait les Ecritures

Comme le dit l’adage : « Dieu écrit droit avec des courbes ». Dans le plan de Dieu, un mal peut parfois concourir à un plus grand bien. Ceux qui accusent les premiers disciples d’avoir tout inventé, rendent finalement hommage au Christ car ils accomplissent, sans le savoir, les Ecritures. De même que Judas, le « fils de la perdition », nous a permis d’obtenir la rédemption, les ennemis du Christ et de l’Église font partie intégrante du plan écrit par Dieu dans l’Eternité. Comme il faut du noir dans un clair-obscur pour faire ressortir les teintes claires, les fils des ténèbres sont nécessaires dans ce monde pour aider les enfants de la lumière à se remettre en question et à se sanctifier.

Car il faut bien comprendre que la mort du Christ n’est pas un échec. Les anciennes prophéties juives avaient bien annoncé que le Messie ne serait pas reconnu : Isaïe avait décrit l’attitude méprisante d’Israël vis-à-vis du sauveur avec des paroles très fortes : « Car le Seigneur vous a plongés dans un profond abrutissement ; il vous a bouché les yeux, il a mis un voile sur vos têtes. » (Is 29, 10). Le même prophète avait décrit les souffrance du Messie et le rejet des siens, en Isaïe 52 et 53. Tout cela montre bien que les attaques contre le Christ et l’Evangile accomplissent les Ecritures.

Ce n’est pas tout. Le Christ a annoncé non seulement qu’il allait être condamné à mort (Mt 20, 18) ; que ses disciples seraient eux aussi persécutés (Mt 24, 9-13) ; mais aussi que désormais l’Evangile diviserait l’humanité (Mt 10, 34-36) : précisément parce que celui qui recherche la vérité avec un cœur sincère ne peut que s’ouvrir à la réalité de l’Évangile. Alors que les hommes qui, pour des raisons obscures, fuient la vérité, ne peuvent s’ouvrir à la beauté des Evangiles. Et bien souvent, ils le combattent en s’appuyant sur quelques préjugés faciles, qu’on leur a dit quelque part...

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