L’archevêché de Cologne (ouest) a annoncé mardi la création de la fondation Edith Stein chargée de conserver les écrits de la carmélite d’origine juive morte à Auschwitz et canonisée par le pape Jean Paul II.
Le legs des ouvrages, principalement théologiques et philosophiques, d’Edith Stein, rassemble 25.000 feuilles dont 80% sont en mauvais état, l’encre s’effaçant avec le temps.
La fondation, qui siège dans le cloître des carmélites Maria Frieden à Cologne, va reproduire ces écritures sur des microfilms avant de les étudier et de les archiver.
Ces travaux de restauration ont commencé l’an dernier avec l’aide d’un groupe d’étudiants de l’institut des sciences de la conservation de Cologne.
Une édition en 26 tomes des écrits d’Edith Stein est en cours ainsi que des traductions en plusieurs langues, selon l’archevêché.
Edith Stein, qui a suivi des études de philosophie, d’histoire, de psychologie et de langue allemande, a écrit notamment "La science et la croix", ouvrage classique de spiritualité.
Née au sein d’une famille juive de onze enfants, le 12 octobre 1891 à Breslau, ville de Silésie aujourd’hui polonaise (Wroclaw), Edith Stein, a perdu la foi à quatorze ans.
En 1921, elle se convertit au christianisme en une nuit en lisant la vie de "Sainte Thérèse d’Avila par elle-même" et demande le baptême dès le lendemain.
En 1933, l’arrivée des nazis l’empêche de continuer la recherche et l’enseignement et l’amène à entrer au carmel de Cologne.
Dès fin 1939, elle est transférée en pleine nuit vers le carmel d’Echt en Hollande. Le 2 août 1942, elle est arrêtée avec sa soeur Rosa, elle aussi devenue carmélite.
Elle est transférée au camp de regroupement de Westerbork puis sera gazée et brûlée à Auschwitz le 9 août 1942.
Edith Stein a été béatifiée en 1987 et canonisée un an plus tard sous le nom de "Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix".