Qui connaît la fête de Noël ?
Qu’est ce qu’on fête à Noël ?
Quel est le sens de la fête merveilleuse de Noël ?
Comment fête-t-on Noël ?
Qu’est ce que l’étoile des Rois Mages ?
La date du 25 décembre ?
Deux milliards de personnes au moins dans le monde célèbrent la fête de Noël. Mais un certain nombre ne savent plus ce que c’est ,dans les vieux pays chrétiens. D’autres comme les Chinois ne savent pas encore ce que signifie Noël, mais ils tiennent à célébrer eux aussi une fête par laquelle ils entrent dans la culture mondiale.
Noël c’est la fête de la naissance de Jésus, à Bethléem en Palestine, il y a 2000 ans environ.
Cet événement nous est connu par les Évangiles et la tradition.
Les Évangiles, ce sont 4 petits livres écrits par des disciples de Jésus Christ après sa mort sur la Croix et sa Résurrection (voir "Jésus est il historique ?" ) pour faire connaître sa vie et son message (voir "Jésus Christ est-il Dieu ?" ).
Deux évangiles ne parlent de Jésus Christ qu’à partir de l’âge de 30 ans, quand il commence à annoncer la « bonne nouvelle » (en grec "evangelion") du Royaume de Dieu. Les deux autres, l’évangile de Saint Luc et celui de Saint Matthieu racontent la Naissance et l’Enfance de Jésus. Nous apprenons que :
- Jésus est né à Bethléem « au temps du roi Hérode », et que Marie, sa mère, le coucha dans une crèche parce qu’il n’y avait pas de place dans la salle de l’hôtellerie.
- Des Anges apparaissent dans la nuit aux bergers des environs de Bethléem et leur annoncent la naissance de l’Enfant qui est le Sauveur le Christ et Seigneur. Ils chantent : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes parce qu’il les aime ». Et les bergers, les premiers, vont adorer l’enfant.
- Des Mages d’Orient (qu’on appellera plus tard « les rois mages ») à la vue d’une étoile se mettent en marche pour Jérusalem et demandent au Roi Hérode : « où est le roi des Juifs qui vient de naître ? »
Hérode consulte les savants Juifs qui indiquent Bethléem. Les mages vont adorer l’Enfant, guidés par l’étoile. Hérode veut le faire périr et ordonne le massacre des enfants de moins de deux ans à Bethléem : ce sont " les saints innocents ", mais la Sainte Famille était partie, c’est « La Fuite en Egypte » (illustrée par de nombreux peintres, dont Giotto).
« Il est né le divin enfant », par ces mots commence un cantique traditionnel de Noël qui exprime le sens profond de l’événement, et son côté inouï : depuis près de 2000 ans les chrétiens ont reconnu dans l’Enfant de Bethléem Dieu qui se fait homme, et même plus, enfant, pour nous rencontrer. Celui que les philosophes appellent le Premier Moteur (Aristote), le Tout-Puissant, et les Chrétiens eux-mêmes le « Tout-Autre » se fait à Noël le Tout-Petit. Voilà l’étrange et admirable image que Dieu veut nous donner de lui-même quand il apparaît dans le monde : Le Créateur du monde se présente comme un tout petit, un mendiant d’amour.
On comprend pourquoi Noël est devenu peu à peu au cours des siècles la fête merveilleuse des humbles, la fête du Sauveur du Monde venu comme un enfant, alors que, jusque là, on attendait Dieu dans le tonnerre et les éclairs, la Majesté et le jugement. C’est ce même Jésus qui dira plus tard sur les routes de Palestine :
"Je te bénis Père, Seigneur du Ciel et de la terre,
d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents,
et de l’avoir révélé aux tout-petits "
(Luc ch. 10 verset 21)
Et, comment n’y aurait-il pas cette joie profonde au cœur de l’homme, quand il découvre que Jésus est le fils de Dieu et que ce Divin Enfant nous fait entrer dans la famille de Dieu.
Le MERVEILLEUX de l’événement de Noël a été accueilli par la conscience populaire au long des siècles comme en témoignent la Liturgie ancienne, les contes de Noël et les cantiques que l’on appelle justement "les noëls". Mais aujourd’hui pas plus qu’il y a 2000 ans, l’enfant de la crèche dans sa petitesse ne nous contraint à rien : libre devant la tradition, libre devant l’évangile, à nous de considérer personnellement cette étonnante proposition : reconnaître Dieu qui vient à nous en enfant des hommes.
Avec beaucoup d’imagination si l’on en a, et avec le désir de donner Noël aux autres : la paix et la joie, l’attention aux pauvres et aux isolés, les cadeaux aux enfants qui ont mis, selon la tradition, leurs souliers devant la Crèche.
La Crèche c’est une reproduction de l’étable ou de la grotte de Bethléem. Nous y revenons quelques lignes ci-dessous après avoir expliqué la tradition du « Père Noël ». Le « Père Noël » c’est une tradition chrétienne du nord de l’Europe où l’on donne des cadeaux à la Saint Nicolas. Il faut un traîneau sur la neige pour que Saint Nicolas puisse transporter tous les cadeaux des enfants. Saint Nicolas est devenu ce vieillard surnommé « Le Père Noël » dans la tradition récente...
Saint Nicolas est un saint commun aux catholiques et aux orthodoxes dont l’histoire a fait des allers et retours entre l’est et l’ouest. La ville de Bari, en Italie du sud, où ses reliques auraient été apportées d’Asie Mineure, est devenue un centre œcuménique important entre orthodoxe et catholique.
La Crèche est une tradition qui remonte au moins au IVème siècle d’après des peintures et des sculptures remontant à cette époque. Aujourd’hui encore, fêter Noël pour les enfants nécessite une Crèche, avec le bœuf et l’âne, Marie et Joseph (le père légal et adoptif de Jésus qui est né de la Vierge Marie) les bergers et les moutons : voilà le cadre dans lequel ils accueillent le mystère merveilleux de Noël. La Provence, avec ses « Santons » qui associe tout le petit peuple des métiers à l’accueil de Noël, est célèbre pour ses crèches. En Italie du Sud une crèche peut être l’œuvre de toute une vie avec champs, collines et montagnes, et des centaines de personnages.
A Noël aussi on écoute les Noëls traditionnels. A travers ces poésies populaires chantées, on perçoit tout d’un coup comment des gens simples ont accueilli, comme les bergers de Bethléem, dans cette humble naissance, un mystère d’éternité. Ces créateurs des cantiques de Noël, nos ancêtres, témoignent de l’ouverture de leur âme, ils nous aident à comprendre parce qu’ils l’ont compris, ce que Dieu nous dit de lui-même quand il se présente à nous dans l’étable de Béthléem.
Et la messe de Minuit ? Pourquoi pas ?. Et après, le réveillon... Un réveillon sans messe de minuit, il y a quelque chose qui manque : l’ouverture sur une joie et une espérance qui nous dépassent.
Autrefois pour le repas de Noël, on gardait « la place du pauvre » à table. Il y a toujours des pauvres, des vieillards et des isolés, parfois tout proches de nous. La joie de Noël peut naître de donner et de recevoir.
Les traditions populaires ont beaucoup aimé les Mages et les ont transformés en « Rois Mages ». Les puristes, les exégètes ont critiqué la base de cette tradition en disant qu’il s’agissait d’un « midrash » récit allusif et symbolique de la culture hébraïque. Aujourd’hui on considère que ce récit pourrait être beaucoup plus proche de l’histoire qu’on ne l’avait cru et parmi les astronomes modernes c’est même un sujet de recherche très prisé. (voir "Les étoiles peuvent-elles guider ma vie ?")... Les astrologues avaient en effet à l’époque tout un système de références d’étoiles et de constellations à des personnes et à des peuples et l’on est assez bien renseigné sur les hypothèses qu’ils auraient pu faire à propos d’un roi des juifs.
Quant à faire des mages des rois, la tradition populaire n’est pas si idiote : un prix Nobel de sciences aujourd’hui a bien la considération d’un roi. Des chercheurs chrétiens et même agnostiques suivent aussi parfois la démarche des mages de l’an 1 de notre ère, et pour être plus libres de tout attachement à leurs propres idées, ce qui pourrait nuire à leur recherche, viennent déposer au pied de l’Enfant de Noël leurs travaux et leurs espoirs. Le grand pasteur faisait une démarche analogue quand il rendait grâce à Dieu de ses découvertes. (voir Pasteur le croyant).
Il n’est pas sûr historiquement que la date du 25 décembre ait été d’abord choisie pour son symbolisme de la renaissance de la lumière qui convient pourtant si bien à la naissance de Jésus Christ le Sauveur. Le chant prophétique de Zacharie, le père de Jean-Baptiste qui sera le dernier prophète de l’Ancien Testament, celui qui fait reconnaître le Christ, annonce « L’astre d’en-haut qui vient nous visiter », et le prologue magnifique de l’évangile de Saint Jean dit du Fils qu’il est « La lumière véritable qui éclaire tout homme ». Mais pratiquement c’est parce que l’on avait d’abord fixé au 25 Mars la fête de l’Annonciation, c’est-à-dire de la Conception virginale de Jésus, que tout naturellement on a décidé de fêter la naissance neuf mois après.
C’est au IVème siècle vers les années 340, après trois siècles de persécutions, que les fêtes chrétiennes vont pouvoir se développer à l’extérieur. A ce moment avec la fête liturgique de Noël apparaissent les représentations de la crèche, avec le bœuf et l’âne, les bergers, l’étoile et les mages. Le premier sermon de Noël conservé et un sermon latin d’Optat de Milève, un évêque d’Afrique du Nord, daté de 368.
A cette époque la célébration du « sol invictus », c’est à dire du solstice d’hiver, lié en particulier au culte de Mithra, est en désaffection. Finalement l’Eglise, qui ne rejette rien de ce qu’il y a de beau et de vrai dans la culture païenne, va faire renaître et comme donner ses lettres de noblesse au symbole du soleil qui, au solstice d’hiver, recommence à grandir dans le ciel. Contrairement à une opinion inutilement agressive, le christianisme n’est pas généralement un niveleur de cultures ; comme dans ce cas du solstice d’hiver, il a été et sera très souvent capable de donner aux plus belles intuitions de l’homme un sens ultime.