Voilà bien le geste chrétien le plus systématique et le plus courant qui soit. Un enfant en parlait avec humour comme du « numéro de téléphone » de Dieu ! Il est vrai que, quand on veut l’appeler, se mettre en sa présence, hop ! on trace ce geste de la main droite (front/poitrine/épaule gauche/épaule droite), et la prière peut commencer. Le catéchisme de l’Église catholique enseigne que « le signe de la Croix nous fortifie dans les tentations et dans les difficultés » et précise que, pour ce faire, le chrétien commence sa journée, ses prières et ses actions par le signe de croix.
(§ 2157).
Cependant, ce mouvement, bien rôdé chez les catholiques,
connaît quelques variantes, notamment chez les orthodoxes et les chrétiens de rite oriental (églises byzantines russes, ukrainiennes, grecques catholiques, melkites, roumaines, italo-albanaises ainsi que les coptes et chaldéens) qui tracent le signe de croix selon un mouvement de droite à gauche : front, poitrine, épaule droite, épaule gauche. La raison en est simple. Comme
chez les Latins, le prêtre byzantin bénit en traçant la croix de haut en bas puis de gauche à droite. Quant au fidèle, il reçoit (on pourrait presque dire “attrape”) la bénédiction donnée, “lancée” par le prêtre et l’accompagne sur son corps comme un miroir, d’où le mouvement identique
de haut en bas et inversé de droite à gauche. Ainsi, a été adopté l’usage d’inverser le « sens » du signe de la croix. Ces mêmes orthodoxes et Églises de rite oriental ont une autre coutume. Au moment de se signer, ils resserrent le pouce, l’index et le majeur, liés pour représenter la Trinité, et replient l’annulaire et l’auriculaire dans la paume pour signifier la double nature du Christ. Une sacrée gymnastique des doigts pour qui n’y est pas familier !
Loin d’être sujet de division, le signe de la croix rassemble des milliards de personnes, croyants ou en recherche. Et ceux qui se signent, réaffirment symboliquement deux points de foi essentiels : d’une part la Sainte Trinité - Père, Fils et Saint- Esprit - et le salut de l’humanité entière par la croix du Christ. Chacun accueille ainsi la croix dans sa vie et accepte de s’unir au sacrifice d’amour de Jésus qui vient sauver le monde.