Près de 120 prêtres catholiques en France, soit un par diocèse, assurent aujourd’hui le ministère de l’exorcisme. Jean Paul II a approuvé en 1999 un nouveau Rituel de l’exorcisme, remplaçant le Rituel de l’exorcisme promulgué par Paul V en 1614.
L’exorcisme existe aussi dans d’autres religions sous différentes formes ; ainsi, en islam, la roqya peut chasser les mauvais esprits ou djinns ; dans le judaïsme, le Talmud puis la Kabbale décrivent des cérémonies d’exorcisme.
Le Catéchisme de l’Eglise Catholique rappelle qu’il convient avant tout de bien distinguer les maladies psychiques des véritables cas de possession démoniaque (CEC 1673). Le Rituel romain, quant à lui, au chapitre « De exorcizandis obsessis a daemonio », donne quelques « signes » qui permettent de diagnostiquer les cas de réelle possession diabolique :
Le fait de parler des langues non connues par la victime
L’esprit de blasphème, d’horreur instinctive ou inconsciente des choses saintes, en particulier la haine contre le Christ et la Sainte Vierge.
La révélation de choses cachées ou futures, sans raison naturelle qui puisse l’expliquer.
L’utilisation d’une force qui dépasse les capacités humaines.
Phénomènes d’apesanteur : voler, comme si le possédé avait des ailes ; se maintenir en l’air, sans point d’appui ; marcher sur le plafond, la tête dirigée vers le sol, etc.
La transmission du ministère d’exorciste se fait en général de manière informelle d’un prêtre à un autre. Des formations avec des spécialistes, dont des psychologues, sont aussi prévues à l’échelle des diocèses. En France, une rencontre nationale est également organisée tous les deux ans.
A Rome, des colloques sont proposés en accord avec le Vatican par l’Athénée Pontifical Regina Apostolorum sur le thème de l’exorcisme.
Pas si rare que çà : en effet, le rite de l’exorcisme est prévu par le Rituel romain dans la liturgie du baptême ; tout nouveau baptisé doit donc être exorcisé ! Simplifié par le Concile Vatican II, les trois exorcismes du baptême sont encore pratiqués chez les chrétiens orthodoxes. Plus encore, chaque Notre Père est une forme de petit exorcisme quand le chrétien demande d’être délivré du mal.
Cela dit, les possessions démoniaques spectaculaires sont rares. Et les miracles spectaculaires ? Il faut éviter le double écueil de la superstition et du rationnalisme pour redécouvrir la réalité spirituelle de notre monde. Le plus beau des miracles, c’est peut être le plus petit dans l’Eucharistie. Le plus beau des exorcismes, c’est peut-être chaque petit rejet des tentations de Satan, chaque Notre Père que nous prions pour être délivré du mal.
Si l’exorcisme est aujourd’hui méconnu, il n’en demeure pas moins important pour la foi chrétienne, comme a voulu le rappeler Jean Paul II dans son discours du 24 mai 1987 :
« Cette lutte contre le Démon, qui spécifie le personnage de l’Archange Saint Michel, est bien actuelle aujourd’hui encore, puisque le Démon est toujours vivant et agissant dans le monde.
En effet, le mal qui est présent sur terre, le désordre..., l’incohérence ... ne sont pas seulement les conséquences du péché originel, mais aussi l’effet de l’action dévastatrice et obscure de Satan. »