Les Maronites constituent la plus importante communauté chrétienne du Liban où siège l’Église maronite, une des Églises catholiques orientales. Née avec Saint Maroun au Ve siècle, elle est la seule Eglise d’Orient à être fidèle à l’Eglise catholique universelle dès ses origines.
Il constitue une Eglise vivante de plusieurs millions de fidèles répandus à travers le monde, des commerçants, des artistes, des écrivains, comme Khalil Gibran, ou des saints comme Charbel Makhlouf que Paul VI a canonisé le 9 octobre 1977, et Rafka Rayess que Jean-Paul II a déclaré bienheureuse le 17 novembre 1985.
Aux alentours de l’an 400, vécut dans les montagnes de Syrie un ermite du nom de Maron. On sait très peu de chose de ce solitaire, dont les disciples formèrent le noyau initial de l’Église maronite. Près du lieu de sa mort, s’édifia un grand monastère qui devint rapidement un centre spirituel pour les chrétiens locaux. L’Église maronite accepta le concile de Chalcédoine et fut même persécutée pour cela au vie siècle. Elle n’est donc pas une Église monophysite.
Comme toutes les Eglises d’Orient en communion avec Rome, l’Eglise maronite a évolué avec son propre rite au cours des siècles, attachés à la langue syriaque, fille de l’araméen, langue du Christ. Le rite maronite de la messe a certaines particularités, notamment :
La prière du Pardon, le « Houssoyo », qui est récitée juste après l’oraison du début et le Gloria, est formée de deux parties :
+ « le Proémion », prière de glorification adressée à Dieu et qui se termine toujours par l’expression « Au clément honneur et gloire à l’occasion de cette fête (de ce jour), et tous les jours de notre vie jusqu’à la fin des siècles » ;
+ le « Sedro » qui se caractérise par la commémoration de l’économie du Salut et de la demande du pardon selon l’occasion liturgique. Le Sedro se termine toujours par une prière qui touche à l’actualité du peuple de Dieu.
On doit se pardonner les uns aux autres avant de présenter nos offrandes. Le Prêtre prend la paix de l’autel (qui symbolise le Christ) et la donne aux servants de la messe pour que ceux-ci aussi la donnent à leur tour au peuple. Celui qui donne la paix le fait en joignant les deux mains et les tendant vers le voisin, cela veut dire qu’il demande pardon et qu’il se donne en entier en donnant la paix de Jésus à son voisin (qui symbolise tous les hommes) ! Ainsi, le signe de la paix et du pardon se propage depuis l’autel jusqu’aux croyants qui deviennent instruments de paix et qui à la fin de la messe sont invités à diffuser la paix du Christ dans le monde.
Les maronites, originairement du Liban, ont connu une grande diaspora au XXe siècle. 23 diocèses et deux vicariats ont été érigées, de New York à Paris à Sydney, rassemblés sous l’autorité du Patriarche maronite d’Antioche et de tout l’Orient. Le 15 mars 2011, à Rome, Monseigneur Bechara Raï a été élu 77e Patriarche maronite par les évêques maronites réunis en conclave.