Ce Saint, dont le nom est devenu synonyme de charité, est l’une des plus pures gloires de la France et de l’humanité tout entière. Il naquit à Pouy, près de Dax, le 24 août 1576. Ses parents faisaient valoir une petite ferme et vivaient du travail de leurs mains. Les premières années de Vincent se passèrent à la garde des troupeaux. Un jour qu’il avait ramassé jusqu’à trente sous, somme considérable pour lui, il la donna au malheureux qui lui parut le plus délaissé. Quand ses parents l’envoyaient au moulin, s’il rencontrait des pauvres sur sa route, il ouvrait le sac de farine et leur en donnait à discrétion.
Son père, témoin de sa charité et devinant sa rare intelligence, résolut de s’imposer les plus durs sacrifices pour le faire étudier et le pousser au sacerdoce : "Il sera bon prêtre, disait-il, car il a le coeur tendre." A vingt ans, il étudie la théologie à Toulouse et reçoit bientôt le grade de docteur.
Un an après son ordination au sacerdoce, il se rend à Marseille pour recueillir un legs que lui a laissé un de ses amis. Au retour, voyageant par mer pour se rendre à Narbonne, il est pris par des pirates et emmené captif en Afrique. Sa captivité, d’abord très dure et accompagnée de fortes épreuves pour sa foi, se termina par la conversion de son maître, qui lui rendit la liberté. C’est alors que Vincent va se trouver dans sa voie.
Les circonstances le font nommer aumônier général des galères, et il se dévoue au salut de ces malheureux criminels avec une charité couronnée des plus grands succès. La Providence semble le conduire partout où il y a des plaies de l’humanité à guérir.
A une époque où la famine et les misères de toutes sortes exercent les plus affreux ravages, il fait des prodiges de dévouement ; des sommes incalculables passent par ses mains dans le sein des pauvres, il sauve à lui seul des villes et des provinces entières. Ne pouvant se multiplier, il fonde, en divers lieux, des Confréries de Dames de la Charité, qui se transforment bientôt dans cette institution immortelle et incomparable des Filles de la Charité, plus connues sous le nom des Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul. Nulle misère ne le laisse insensible ; il trouve le moyen de ramasser lui-même et de protéger partout des multitudes d’enfants exposés à l’abandon et à la mort, et mérite le nom de Père des enfants trouvés.
Il a formé des légions d’anges de charité ; mais il lui faut des légions d’apôtres, et il fonde les Prêtres de la Mission, destinés à évangéliser la France et même les peuples infidèles.