Saint Hilaire naquit à Poitiers, de parents païens, au commencement du IVe siècle. Après une éducation toute profane, il secoua par les propres forces de son génie, aidé de la grâce, le joug absurde et impur du paganisme, et reçut publiquement le baptême. Ce païen converti allait devenir l’une des plus brillantes lumières de l’Église, le marteau de l’hérésie et l’apôtre infatigable du dogme de la Sainte Trinité. La vertu d’Hilaire croissant chaque jour, on ne parlait, dans toute la province de Poitiers, que de la pureté de ses moeurs, de sa modestie, de sa charité et de son zèle.
Lorsque l’évêque de Poitiers vint à mourir, tous les fidèles le demandèrent pour pasteur. Dès lors, Hilaire entra dans la mêlée contre l’hérésie d’Arius et ne quitta pas le champ de bataille jusqu’à son dernier soupir. Ni les menaces des princes, ni la calomnie, ni l’exil, ne purent jamais ébranler son courage. Obligé de quitter son peuple, il se rend en Orient, où il devient le porte-étendard de la vérité chrétienne.
Il est enfin rendu à son troupeau, après plusieurs années d’exil ; ce retour prend le caractère d’un vrai triomphe. "La Gaule tout entière, dit saint Jérôme, embrassa un héros qui revenait victorieux du combat, la palme à la main."
La France lui a voué un culte spécial, et une multitude d’églises s’honorent de l’avoir pour patron. Un historien a tracé le portrait suivant de saint Hilaire : "Il réunissait en sa personne toutes les excellentes qualités qui font les grands évêques. S’il a fait admirer sa prudence dans le gouvernement de l’Église, il y a fait éclater aussi un zèle et une fermeté apostoliques que rien ne pouvait abattre."