La naissance de Jésus
En l’an 6 avant l’ère chrétienne (Denys le petit, au VIème siècle, a fixé - en se trompant dans ses calculs - la naissance de Jésus cinq ou six ans trop tard), un ange du ciel, selon l’Evangile (Lc 1, 26-38), annonça à une vierge, nommée Marie, qu’elle serait la mère du sauveur annoncé. ‘Recouverte par l’ombre du Très-Haut’, elle conçoit un enfant sans l’intervention d’un homme. Marie qui était, comme Joseph, son époux, de la maison de David, mit au monde un fils premier-né, à Bethléem de Judée. L’enfant reçu le nom de Jésus, ce qui signifie ‘Dieu sauve’.
Trois dizaine d’années plus tard, entre 27 et 30 de notre ère, Jésus, qui passe aux yeux des hommes pour le fils d’un charpentier, commence d’annoncer l’Evangile, c’est-à-dire la « bonne nouvelle ». Quelle était-elle ? Que le royaume des cieux était proche, que le règne de Dieu arrivait.
Jésus prêche ce qu’il appelle le Royaume
Car Jésus prêche un "royaume". Il ne s’agit pas d’un royaume temporel, d’un pouvoir passager. Il s’agit d’un royaume qui n’est pas de ce monde. Chacun de ceux qui sont appelés à entrer dans ce royaume doit naître à nouveau. Un docteur de la Loi s’en inquiète auprès de Jésus. Lui faut-il donc pour y parvenir, rentrer dans le ventre de sa mère ? Jésus répond en décrivant le baptême : il faut renaître de l’eau et de l’Esprit (Jn 3, 5).
Pour faire comprendre ce que se passe ensuite dans l’âme du baptisé, Jésus multiplie les comparaisons. Ce sont les paraboles du royaume (Mt 13, 1-52). Elles tendent généralement à faire comprendre que la vie nouvelle reçue au baptême est comme une semence, qu’elle ne peut croître qu’à certaines conditions et Jésus va même, au scandale de beaucoup, jusqu’à expliquer que celui qui mange sa chair et boit son sang aura la vie éternelle. Les apôtres, les disciples, les femmes aussi qui le suivent et lui restent fidèles ne saisissent par comment cela pourrait se faire. Mais leur foi en lui ne peut qu’être ébranlée ou grandir.
La "nouvelle alliance"
Car Jésus qui s’est désigné, au début de ses prédications, comme le Fils de l’Homme, parle de plus en plus ouvertement de Dieu comme de son Père. Bien entendu, il reprend l’enseignement de la première alliance : il renouvelle l’affirmation du Dieu unique, de la création « au commencement », l’explication du mal par la révolte de Satan et de ses anges, puis par la chute originelle de l’homme, le rappel de la loi de Moïse et des enseignements des prophètes. Mais il ne promet pas la béatitude comme simple récompense de la justice humaine. Les bienheureux, ce sont ceux qui ont le cœur pur et qui, de ce fait, « verront Dieu ». Ils reconnaîtront Dieu en Jésus. Ces bienheureux, ce sont ceux qui, coopérant à la vie nouvelle infusée en eux, l’accepteront de tout leur coeur. Telle est la loi de l’alliance nouvelle - et cette fois éternelle - alliance réalisée entre Dieu et l’homme depuis l’instant où le Fils de Dieu - le Verbe - s’est fait chair et est né de la Vierge Marie.
De la bouche même de Jésus, les disciples apprennent que l’Eternel, le Dieu pour nous inconnaissable et ineffable, celui-là même qui s’était révélé à Moïse, que ce Dieu est dans le Fils. Il est rendu, par lui, accessible et connaissable.
La révélation du Dieu "trinitaire" (qui est trois en un"
C’est, sous un certain rapport, le révélation centrale faite par le Christ. « Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père » (Jn 14, 7). Et plus loin « Je prierai le Père, et il vous donnera au autre Paraclet pour qu’il soit avec vous à jamais : l’Esprit de vérité » (Jn 15, 26).
Ainsi, Jésus révèle que Dieu est Père, mais qu’il est aussi Fils et qu’il est encore Esprit Saint. Sans que la notion soit même esquissée, ce sont donc les trois personnes divines qui sont un seul Dieu. C’est l’intime communion de ces personnes qui est enseignée. Plus encore : ceux qui par le baptême naissent à la vie éternelle, peuvent, en Jésus, appeler à leur tour son Père du nom de Père. « Quand vous priez, dîtes : Notre Père... » (Lc 11, 14)
Jésus est rejeté par les siens
Les prêtres et les docteurs de la Loi n’acceptent pas ce message. Ce messie n’a pas les caractères de celui qu’ils attendaient. Le Fils de Dieu, selon saint Jean, est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu. Jugé, condamné au supplice de la croix, Jésus, au cours d’un dernier repas, prendra du pain et du vin. Il assurera : « Prenez, ceci EST mon corps livré pour vous ; ceci EST mon sang, le sang de l’Alliance, répandu pour une multitude » (Mc 14, 22-24). Il ordonnera encore : « Faîtes ceci en mémoire de moi » (Lc 22, 19-20).
Lors de son arrestation, faîtes sur l’ordre du Sanhédrin, les apôtres, ses intimes pourtant, s’enfuirent. Ils avaient cru à sa divinité. Ils n’avaient pas la force de supporter sa mort humaine. Ils eurent ensuite, sauf sans doute Jean et Pierre, d’énormes difficultés à croire à sa Résurrection, qu’il avait annoncé aussi. Il dut même les réprimander à ce sujet (Mc 16, 24).
De la résurrection aux débuts de l’Eglise
Les apparitions du Sauveur entre le dimanche de la Résurrection et le jeudi de l’Ascension ont évidemment pour fin d’affermir la foi des apôtres et de les préparer à la descente de l’Esprit-Saint au jour de la Pentecôte. Ainsi persévèrent-ils dans la prière avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus (Ac 1, 14).
Au matin de la Pentecôte, c’est une ère nouvelle de l’histoire qui se manifeste. La vie de l’Eglise commence. De Jérusalem, les apôtres vont partir pour prêcher l’Evangile. Quelques années plus tard, sur le chemin de Damas, un pharisien, docteur de la Loi, citoyen romain, Saül, rencontrera Jésus ressuscité.
Il est juif et pharisien. Il persécutait violemment les premiers chrétiens. Mais il fut lui-même conquis et devint apôtre à son tour. Sa première langue était le grec, car il venait de Tarse. Après son baptême, il s’appellera Paul. Avec lui allait commencer l’affrontement entre la sagesse de la croix et la sagesse des Grecs.