Le prophète Isaïe avait annoncé que le Messie attendu devait naître d’une vierge (Is 7, 14). Les juifs n’avaient peut-être pas pensé que cette mystérieuse prophétie allait s’accomplir au pied de la lettre. Car Jésus devait posséder une nature divine pour que son sacrifice ait une valeur universelle, mais il devait aussi posséder une nature humaine pour que son sacrifice ait une valeur tout court. Il tenait sa nature divine, depuis toujours, du Père Eternel. La nature humaine allait lui être donnée par une jeune vierge de Galilée : Une certaine Marie, de Nazareth.
Dans la plénitude des temps, un ange de lumière descendit du grand Trône de lumière auprès d’une jeune vierge, plongée dans la prière, pour lui demander si elle voulait donner à Dieu une nature humaine. Sa réponse fut qu’elle « ne connaissait pas d’homme » (Lc 1, 28-38) et, par conséquent, qu’elle ne pouvait pas être la mère de celui qui était « tant attendu par les Nations ». (Is 11, 10)
Il ne peut pas y avoir de naissance sans amour. En cela, la jeune fille avait raison. L’engendrement d’une nouvelle vie requiert les feux de l’amour. Mais au-delà des passions humaines qui génèrent la vie, il y a le feu tranquille et dévorant de l’Esprit-Saint. Et Celui-ci, après que la jeune fille eut donné son consentement, la recouvrit de son ombre et engendra en elle l’Emmanuel, c’est-à-dire « Dieu avec nous ». (Mt 1, 23)
Joseph était-il le père de Jésus ? Non. Il n’était que son père adoptif. Nier la conception virginale de Jésus, reviendrait en effet à nier sa divinité.
Ceci ne diminue en rien le grand rôle joué par Saint Joseph dans le plan de Salut : l’Evangile l’appelle "homme juste" (Mt 1, 19). Joseph pratique toujours l’obéissance de la foi, une obéissance immédiate et inconditionnelle, qui s’oppose à de grands obstacles. Une obéissance silencieuse et humble, qui convertit cet homme en un des Saints le plus grands du Nouveau Testament.
Pendant ces années à Nazareth, c’est Joseph qui a introduit l’Enfant Jésus aux coutumes civiles et religieuses de son temps. Dans sa croissance humaine, Jésus a appris de Joseph la prière quotidienne dans le foyer, et la prière communautaire à la synagogue de Nazareth.
Jésus a beaucoup appris de Joseph, mais Joseph apprenait toujours plus de Jésus : il a expérimenté dans sa vie ce que Jean-Baptiste disait : "Il est nécessaire qu’Il grandisse et que je diminue" (Jn 3, 30).
Comment les disciples ont-ils appris ce mystère ?
On ne sait pas. Il est vraisemblable que ce soit la mère de Jésus elle-même qui leur ait révélé les circonstances extraordinaires de la conception de son Fils. Tout ce qu’on sait, c’est que les textes sacrés ne laissent aucune équivocité sur la question.
Regardez par exemple la généalogie de Jésus au tout début de l’Evangile de Matthieu (Mt 1, 1-16) : Il décrit les générations depuis Abraham jusqu’à Jésus à travers trois cycles de quatorze générations chacune. - Cette généalogie n’est cependant pas exhaustive.- Dans quelques traductions de l’Écriture, le verbe utilisé pour exprimer la filiation est « engendrer » : par exemple, ‘Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob’ ; dans d’autres traductions, on trouve « était le père de ». La traduction, en fait, importe peu. Ce qui saute aux yeux, c’est que cette même expression récurrente soit employée sur quarante et une générations. Mais elle est omise quand on atteint la quarante-deuxième génération : « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, qui donna naissance à Jésus, que l’on appelle le Messie. » Mt 1, 16
Pourquoi cela ? En raison de la naissance virginale de Jésus.