Depuis le début, Dieu se révèle à son Eglise à travers la Bible et à travers la sainte Tradition. Pour être sûr que nous le comprenions, il guide Lui-même l’Eglise dans son enseignement - le Magistère - afin que celle-ci interprète correctement la Bible et la Tradition. C’est ce qu’on appelle le don de l’infaillibilité.
Comme les trois pieds d’un tabouret, la Bible, la Tradition et le Magistère sont tous les trois nécessaires pour la stabilité de l’Église et pour garantir la solidité de la doctrine.
La sainte Tradition ne doit pas être confondue avec de simple traditions humaines, que l’on désigne d’ailleurs plus communément comme des coutumes ou des disciplines. Jésus a condamné certaines coutumes et disciplines, mais seulement quand elles étaient contraires aux commandements de Dieu (Mc 7, 8). Il n’a jamais condamné la sainte Tradition, de même qu’il n’a pas condamné l’ensemble des traditions humaines.
La sainte Tradition et la Bible ne sont pas des révélations différentes ou concurrentes. Elles sont deux voies par laquelle l’Eglise transmet l’Evangile. Certaines enseignements apostoliques, tels que la Trinité, le baptême des enfants, la cohérence de la Bible, le purgatoire ou encore la virginité perpétuelle de Marie ont été très clairement enseignés par la Tradition, bien qu’ils sont implicitement présents dans les textes sacrés. La Bible nous invite à toujours rester attaché à la Tradition, que celle-ci soit écrite ou orale (2Th 2, 15 ; 1Co 11, 2)
La sainte Tradition ne doit pas être confondue avec certaines coutumes ou disciplines, comme le rosaire, le célibat des prêtres et le jeûne des vendredi de Carême. Ce sont des choses bonnes et utiles, mais ce ne sont pas des doctrines. La sainte Tradition préserve les enseignements transmis par Jésus aux apôtres et ensuite des apôtres au reste de l’Église, sous l’autorité des successeurs des apôtres : les papes et les évêques.
L’Écriture, c’est-à-dire l’Ancien et le Nouveau Testament, a été inspirée par Dieu (2Ti 3,16). Cela veut dire que l’Esprit Saint a guidé les auteurs bibliques pour les faire écrire ce qu’Il voulait qu’ils écrivent. « Les livres inspirés enseignent la vérité. " Dès lors, puisque toutes les assertions des auteurs inspirés ou hagiographes doivent être tenues pour assertions de l’Esprit Saint, il faut déclarer que les livres de l’Écriture enseignent fermement, fidèlement et sans erreur la vérité que Dieu a voulu voir consignée pour notre salut dans les Lettres sacrées " » (CEC 107, citant Dei Verbum 11).
Certains chrétiens proclament cependant « Je n’ai besoin que de la Bible ». Mais cette notion n’est pourtant pas enseignée dans la Bible. En fait, la Bible enseignerait plutôt le contraire (2 Pi 1, 20-21 ; 2 Pi 3, 15-16). La théorie du « seulement la Bible » n’a été retenue par personne dans les premiers temps de l’Eglise.
C’est un fait récent, qui a surgit avec la réforme protestante au 16ème siècle. Cette théorie est une « tradition humaine » qui contredit la Parole de Dieu, détourne le véritable rôle de la Bible et sous-évalue l’autorité de l’Église établie par le Christ (Mc 7, 1-8).
Bien que populaire dans certaines églises, la théorie du « seulement la Bible » ne fonctionne pas dans la pratique. L’expérience historique le montre clairement. Chaque année, on voit de nouvelles divisions se former au sein de ces religions qui reconnaissent la Bible, mais aucune autorité supérieure pour en donner l’interprétation définitive.
Aujourd’hui, nous voyons fleurir des centaines de nouvelles religions, chacune insistant que son interprétation est la bonne. Les divisions résultantes ont causé une confusion très grande parmi plusieurs millions de chrétiens sincères, mais égarés. Ouvrez les pages jaunes et vous verrez vite combien de dénominations sont indiqués, chacune affirmant suivre « seulement la Bible », mais aucune d’entre elles d’accord avec l’autre sur ce que la Bible signifie.
On sait au moins une chose avec certitude : L’Esprit Saint ne peut pas être l’auteur de cette confusion (1Co 14, 33). Dieu ne peut pas conduire son peuple dans des croyances contradictoires. Conclusion ? La théorie de « seulement la Bible » doit être fausse.
Le Pape et les évêques en communion avec lui forment ensemble l’autorité enseignante de l’Eglise, que l’on appelle le Magistère (du latin Magisterium, ce qui veut dire Maître). Le Magistère, guidé et protégé de toute erreur par l’Esprit Saint, nous donne la certitude en matière de doctrine. L’Église est la gardienne de la Bible et elle proclame fidèlement et avec soin son message : une tâche que Dieu l’a rendue capable de faire.
Gardez bien en tête que l’Eglise est venue avant le Nouveau Testament, et non l’inverse ! Ce sont des membres de l’Eglise inspirés par Dieu qui ont rédigé le Nouveau Testament, de la même façon que l’Ancien Testament avait aussi été inspiré par Dieu et que l’Eglise est guidée par l’Esprit Saint pour garder, interpréter l’ensemble des textes sacrés : l’Ancien et le Nouveau Testament.
Il y a un fait qui confirme la promesse de Jésus : en presque 2000 ans d’histoire, l’Eglise est elle la seule institution religieuse qui, malgré les faiblesses des hommes qui la composent et la dirigent, n’a jamais changé de doctrine. Ses rites extérieurs ont changé. Ses normes disciplinaires aussi. Mais sa foi est resté intacte.
Un interprète officiel est absolument nécessaire pour comprendre correctement la Bible. Le Magistère est infallible quand il enseigne officiellement, parce que Jésus a promis d’envoyer son Esprit Saint pour guider les apôtres et leurs successeurs « dans toute la vérité » (Jn 16, 12-13)