Vous avez peut-être entendu autour de vous des gens, parfois même des ecclésiastiques, affirmer que le Diable est un invention moyen-âgeuse pour faire peur aux gens. En fait, l’Eglise ne fait que répéter ce qui est écrit noir sur blanc dans l’Évangile. L’Église catholique enseigne que le diable est une vraie personne, qu’il ne s’agit pas d’un fantasme ou d’un personnage mythologique. L’oublier nous ferait perdre une clef d’interprétation très importante pour comprendre l’histoire. En 1975, la Sainte Congrégation pour le Culte a publié un document intitulé Foi chrétienne et Démonologie. Ce document cite le Pape Paul VI ainsi : "C’est sans doute à cause de l’image fournie par les enseignements de l’Église et de la Bible qu’on refuse maintenant de reconnaître l’existence du diable ; on le voit comme... une personnification conceptuelle et fantaisiste des causes inconnues de nos problèmes."
Si quelqu’un vous dit quelque chose de différent, il vous donne sa propre opinion, mais pas celle de l’Église. C’est peut-être le diable qui le pousse à dire cela ! Au quatrième Conseil du Latran (1215), les évêques ont défini que "le diable et les autres esprits mauvais ont été créés bons dans leur nature, mais qu’ils sont devenus mauvais par leurs propres actions." Lors du baptême, les candidats adultes doivent d’abord renoncer à Satan et à toutes ses vaines promesses. L’Église possède même un rite officiel d’exorcisme... qui serait inutile si les démons n’existaient pas. Si cela ne vous convainc pas, vous pouvez encore jeter un coup d’œil sur ce que Jésus raconte à ce propos (Mt 4, 1-11 ; 12, 22-30 ; Mc 1, 34 ; Lc 10, 18 ; 22, 31 ; Jn 8, 44).
Il croyait certainement aux démons, de même que ses premiers partisans, les Pères de l’Église. Ces derniers étaient très clairs sur le sujet. Irenée, à la fin du deuxième siècle, écrit que le diable est "un ange apostat" qui essaie "d’obscurcir les coeurs de ceux qui le servent." Tertullien, qui écrit à peu près à la même époque, dit que "le travail des démons est de corrompre l’espèce humaine." Et Origène, une génération plus tard, note que "l’enseignement de l’Eglise maintient que ces êtres existent vraiment". Mais il ne faut pas s’inquiéter, dit Athanase au début du quatrième siècle. Avant la rédemption, les esprits mauvais avaient des pouvoirs plus grands sur les gens, mais maintenant, "leurs ruses ont été démasquées" grâce à la venue du christianisme.
Comment ont-ils été démasqués ? Par l’usage de la croix, précise Athanase. Il se référait, très probablement, à l’usage que l’exorciste fait de la croix, pour chasser les démons des personnes possédées ou des objets infestés par sa présence.
Aussi effrayantes qu’elles puissent paraître, les possessions ne sont pourtant pas aussi dangereuses que le travail le plus commun du démon : la tentation à l’apostasie et au péché. "Quelques-uns se détourneront de la foi suivant les esprits trompeurs et les directives démoniaques" (1Tm 4, 1). Le genre le plus terrible d’apostasie est celui qui conduit à l’adoration du Diable - rare, mais chaque année plus inquiétante avec la montée du satanisme moderne. En règle générale, cependant, l’apostasie est plus douce, moins dramatique... elle est la conclusion d’un renoncement progressif. Elle se manifeste lentement, presque imperceptiblement, dans une vie enracinée dans le péché.
Mais soyons rassurés : comme le dit le Catéchisme (CEC 550), la venue du Royaume de Dieu est la défaite du royaume de Satan. "Si c’est par l’Esprit de Dieu que j’expulse les démons, c’est qu’alors le Royaume de Dieu est arrivé pour vous" (Mt 12, 28).