Le texte de la Genèse précise qu’à l’heure de créer l’homme, Dieu a pris de « la poussière du sol » pour la modeler, avant « d’insuffler dans ses narines une haleine de vie ». (Gn 2, 7). Cette « poussière du sol », que d’autres Bibles traduisent comme « glaise » ou tout simplement « terre », pourrait signifier d’une façon imagée que nos premiers parents ont été créés à partir d’une matière préexistante. Certains exégètes pensent que cette matière préexistante désigne le dernier chaînon de l’évolution avant l’apparition de l’homme. D’autres pensent qu’elle désigne le même Adam, avant de recevoir de Dieu l’âme spirituelle.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que les parents d’Adam n’étaient pas des hommes. Quand ils sont morts, ils ne sont allés ni au ciel, ni en enfer et encore moins au purgatoire. Ils ont tout simplement « cesser d’exister » comme tous les autres animaux. Car les animaux ne possèdent pas d’âme spirituelle. Le principe qui les fait vivre, bien que parfois complexe et proche de l’homme, reste lié à la matière.
L’homme, en revanche, possède quelque chose en plus : une intelligence et une volonté qui lui permet d’être le sujet de ses actes, de substituer l’instinct et les passions par des décisions personnelles, et d’en être responsable. À juste titre, Saint Thomas d’Aquin place l’homme à cheval entre l’ange et la bête : de l’ange, il a l’esprit, l’intelligence, la volonté et l’immortalité. De l’animal, il a tout le reste : les passions, l’instinct, les sentiments. Quant à la mortalité, il l’a aussi, mais d’une façon qui n’est pas définitive.