C’est dans la petite ville de Paule, en Calabre, que naquit le Saint qui poussa l’humilité jusqu’à vouloir être appelé le plus petit, le Minime, parmi les enfants de Jésus-Christ. François fut plus l’enfant de la grâce que de la nature, car il vint au monde contre toute espérance, et l’on aperçut pendant la nuit de sa naissance de vifs jets de lumière sur la toiture de la maison de ses parents, symbole du flambeau qui venait de paraître dans l’Église.
L’enfance de ce petit prédestiné fut tout extraordinaire. Les veilles et les abstinences lui furent inspirées du Ciel dès l’âge le plus tendre ; aussitôt après son lever, sa première pensée était de courir à l’église, où il passait la grande partie de ses journées, ne s’ennuyant jamais avec le bon Dieu, comme il disait dans son naïf langage.
Admirons la belle réponse qu’il fit un jour à sa mère, qui le pressait, par un temps froid, de couvrir sa tête en récitant son rosaire : \"Maman, lui dit-il, si je parlais à une reine, vous me commanderiez de me tenir nu-tête ; mais la Sainte Vierge n’est-Elle pas plus que toutes les reines, puisqu’Elle est la Mère de Dieu et la Souveraine de l’univers ?\"
Quand il eut treize ans, ses parents le placèrent pour un an dans un couvent de Saint-François ; sa vertu et sa régularité y furent confirmées par des miracles. Un jour, le frère sacristain l’envoie chercher du feu pour l’encensoir ; il y court et, n’ayant pas d’instrument, remplit sa robe de charbons ardents, qu’il dépose avec les doigts un à un dans l’encensoir, sans avoir ni sur les doigts ni sur son vêtement la moindre trace de brûlure.
A quatorze ans, François se fit ermite et s’enfonça dans un rocher profond, au bord de la mer, résolu d’y vivre et d’y mourir oublié des hommes. Mais Dieu, qui le voulait fondateur d’un ordre religieux, lui envoya une foule de disciples, si bien qu’au bout de six ans il lui fallut bâtir un grand monastère où, nous dit un historien, François fit entrer plus de miracles que de pierres et de pièces de bois.
Il guérit tant de malades, qu’il faisait le désespoir des médecins ; il ressuscita plusieurs morts ; il traversa le bras de mer qui sépare la Calabre de la Sicile sur son manteau, avec deux de ses frères. Mais le plus grand des miracles, c’est sa sainteté elle-même. La nuit, pendant que ses frères dormaient, il priait encore. Il allait toujours nu-pieds, à travers les rochers, la neige et la boue ; le cilice était son vêtement, la terre son lit. A l’imitation de Notre-Seigneur, il passa des Carêmes entiers sans prendre de nourriture.
C’est un fait d’histoire que le roi Louis XI, instruit de sa puissance miraculeuse, le fit venir pour obtenir sa guérison d’une maladie mortelle. Le Saint lui obtint plus que la santé du corps, il le prépara à mourir en chrétien. François mourut en France, un vendredi, à 3 heures de l’après-midi.